Devenir ceinture noire (GAKUSEI), c’est « naître dans l’étude », c’est débuter une voie vers l’autonomie où le professeur devient davantage un compagnon d’étude qu’un guide. C’est aussi débuter une recherche personnelle dans la pratique, un état d’esprit qui permet d’avancer et de s’émerveiller des découvertes que l’on partage avec les autres.

 

« Le gakusei est celui qui, tout juste dégrossi par l’apprentissage initial du junomichi, s’oriente vers une recherche autonome. Reposant désormais de moins en moins sur son professeur, il est appelé à prendre sur lui les exigences de la pratique. Pour lui commence enfin l’étude du junomichi. »

 

Avec la pratique de nouvelles projections, des trajectoires atypiques de chutes sont découvertes sur certains KAESHI WAZA : TSUBAME GAESHI, USHIRO GOSHI, UTSURI GOSHI, SUKUI NAGE ou d’autres projections comme TANI OTOSHI, WAKI OTOSHI, TE GURUMA, SODE TSURI KOMI GOSHI et YOKO TOMOE NAGE. Leur utilisation en RANDORI n’est pas d’actualité mais pourra plus tard faire l’objet d’une étude plus maîtrisée.

 

L’utilisation des déplacements, des appels, des TAI SABAKI et des RENRAKU WAZA permet de rythmer la pratique du YAKU SOKU GEIKO et du RANDORI. Des KAESHI WAZA (enchaînement d’une technique suite à un TAI SABAKI) apparaissent (forme GO NO SEN).

 

Au sol, les sorties s’enchaînent dans les 3 directions avec fluidité et continuité. Le contrôle des OSAE URA NO WAZA commence à devenir mobile et laisse de la liberté dans le travail. Quelques SHIME WAZA peu utilisés sont néanmoins connus : SANKAKU JIME, SODE GURUMA JIME, ASHI JIME.

 

Le NAGE NO KATA est travaillé régulièrement et sans la demande du professeur (au début, à la fin du cours). L’élève prend en main sa pratique pour devenir son propre professeur… La 1ère série du KATAME NO KATA poursuit l’étude des directions de sortie en NE-WAZA.

 

L’exercice du SHIAI prend une dimension plus large et face à l’incertitude de l’événement, le pratiquant doit pouvoir prendre du recul et se centrer sur sa pratique. Pour cela, l’exercice doit être vécu très régulièrement, avec un mélange de détachement et de concentration sur soi.

 

La participation régulière aux stages nationaux permet de rencontrer d’autres pratiquants, d’autres professeurs qui apportent une image variée du JUNOMICHI. Plus qu’un regard éloigné sur la structure du JUNOMICHI, le pratiquant s’inscrit dans une démarche de pratique collégiale, il apprend à connaître le JUNOMICHI de l’intérieur.

 

Devenir son propre professeur ce n’est pas s’isoler, c’est découvrir pleins d’autres professeurs et partager avec eux sa recherche. Ce partage se réalise aussi vers des pratiquants plus jeunes dans le JUNOMICHI en assistant le professeur du cours, voire en prenant soi-même en responsabilité, occasionnellement ou non, un groupe de pratiquants KYU.