1. La chute du "DEBUTANT"

Au départ, la chute arrière est plus simple à appréhender pour UKE. L'apprentissage du brise-chute va pouvoir se réaliser progressivement de la position allongée à la position de debout (en passant par : assis, accroupi, en genou au sol...).

Sur des projections comme O SOTO GARI ou DE ASHI BARAI, la réception au sol est souvent freinée par la jambe d'appui d'UKE.

La chute avant chez le pratiquant débutant va ressembler à une chute arrière. En effet, UKE réalise un demi-tour puis freine sa descente au sol avec le pied extérieur. Nous remarquons souvent ce comportement lors de projections comme UKI GOSHI, HIZA GURUMA ou TAI OTOSHI.

Les erreurs à éviter sont à ce niveau essentiellement dues à la perte de repères avec le sol. Le pratiquant cherche le sol avec ses mains (réception dangereuse sur le poignet ou le coude), ou avec ses yeux (rotation trop importante lors des chutes avant). 

Les appuis intermédiaires et la rotation lors de la chute avant seront des actions à transformer par la suite afin que les chutes se réalisent avec envol. 

 

2. La chute avant en bascule

L'obstacle majeur pour UKE est ici affectif. Il doit réaliser une chute avant en perdant ses appuis au sol et en s'enroulant autour de TORI. La différence avec la chute arrière est importante : 

  • lors de la chute arrière, UKE passe de la position debout à allongé en couvrant un angle de 90°,
  • lors de la chute avant, UKE passe de la position debout à allongé en couvrant un angle de 270°. La rotation est bien plus importante et UKE doit construire de nouveaux repères (passage tête en bas). 

Cette modification des repères amène UKE à perdre sa posture du brise-chute notamment parce qu'il se relâche au niveau du HARA (ceinture abdominale).

Néanmoins, UKE peut prendre appui avec son ventre sur le dos de TORI, ce qui constitue une aide non négligeable pour chuter sur des mouvements comme O GOSHI, IPPON SEOI NAGE, MOROTE SEOI NAGE ou TSURI KOMI GOSHI.

 

 

3. La chute avant en libérant la jambe attaquée.

La chute de UKE va ici s'accélérer pour 2 raisons : 

  • TORI exécute un mouvement en étant sur 1 appui et il ne peut maintenir son équilibre trop longtemps.
  • UKE ne peut pas prendre appui sur le dos de TORI, il exécute la rotation dans le vide créé par le fauchage.

 

Il s'agit alors de chuter sur des projections comme HARAI GOSHI, UCHI MATA ou HANE GOSHI. Nous remarquons néanmoins que selon l'opportunité de projection, 2 types de chutes peuvent apparaître : 

  • lors des opportunités en "débordement" où UKE avance la jambe attaqué, la chute ressemble davantage à une chute avant en bascule.
  • lors des opportunités en "fauchage" où UKE recule la jambe attaqué, la chute tend vers une chute arrière avec rotation (comme sur OKURI ASHI BARAÏ). 

 

4. La chute arrière écartée. 

La chute arrière sur KO UCHI GARI ou O UCHI GARI ressemble à celle exécutée dans le KOSHIKI NO KATA (kata réalisé par les hauts gradés). 

UKE pousse sur sa jambe d'appui pour avancer la jambe fauchée. En écartant les jambes, UKE s'approche petit à petit du sol et enroule sa chute en frappant le tapis avec la main (côté de la jambe fauchée).

 

 

5. La chute avant/arrière avec envol.

Au fur et à mesure des progrès réalisés, la chute du "débutant" se transforme en chute avant avec envol.

1. Vers l'avant, il s'agit d'une chute où UKE réalise en quelque sorte un salto avant alors qu'il se trouve en appui sur la jambe "attaquée".

La difficulté première pour UKE est de transformer la rotation horizontale (chute du débutant) en une rotation transversale. La trajectoire de la chute avant avec envol est une sensation longue à acquérir mais permet une réception agréable lors de projections comme HIZA GURUMA, TAÏ OTOSHI, UKI OTOSHI ou SASAE TSURI KOMI ASHI. 

 

2. Vers l'arrière, les 2 jambes s'envolent dans la chute, UKE n'a plus besoin de l'autre jambe comme appui sécurisant. Lorsque sa jambe est balayée (DE ASHI BARAI) ou fauchée (O SOTO GARI), l'autre est déjà en l'air. Cet apprentissage nécessite pour UKE de la confiance et une bonne représentation de son espace arrière.

 

6. Diversifier les trajectoires de chutes.

La variété des projections amènent des trajectoires de chutes qui se différencient par leur hauteur (comme KATA GURUMA ou TE GURUMA) et/ou la combinaison de rotation sur plusieurs axes (KO SOTO GAKE, HARAÏ TSURI KOMI ASHI).

 

 

7. La chute avant par-dessus TORI. 

Il s'agit de chuter en passant au-dessus de l'axe du corps de TORI qui exécute un MA SUTEMI (technique de sacrifice de face). La "chute avant" apprise seule depuis les premiers cours du débutant trouve ici son application directe à condition d'être réalisée avec amplitude. UKE, pour ne pas se recevoir sur les mains ou la tête, réalise sa chute avant sur des projections comme TOMOE NAGE, SUMI GAESHI ou URA NAGE.

L'erreur la plus visible est liée à la peur de chuter au-dessus de TORI : UKE plie les genoux et se met en arrière avant de s'élancer, il augmente ainsi encore davantage la longueur de la chute à réaliser !

 

 

8. La chute avant par-dessus TORI en changeant d'axe.

Sur des YOKO SUTEMI (technique de sacrifice par le côté), la chute avant se réalise au-dessus de TORI mais l'orientation de la projection amène UKE à modifier la direction de sa trajectoire (à 45° environ). UKE doit alors garder un contrôle pour orienter son bassin dans la direction de la chute sur des projections comme YOKO GAKE, YOKO GURUMA ou WAKI OTOSHI.

Au départ, UKE se laisse souvent emporter dans la rotation et tombe en travers.